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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, avril 18, 2024

Préparatifs ébauchés et un poème



Sous un bleu violent

dans l’air tendre fouetté,

l’éblouissement

laissé par sire le vent

mué brise, suis partie



faire petit tour, acheter Dolipane enfant, « Fuir » de Toussaint dans boite occasions devant chez « Mémoires » pour mon sac et olives en chocolat de mes jeunes chocolatiers pour adoucir les douleurs de la soeur au volant, départ jeudi en fin de matinée pour Grignan et la Lozère, retour dimanche ou lundi… 

Et comme, cheminant, j’avais choisi les souvenirs de lectures qui m’ont servie, une fois de retour dans l’antre, à écrire, comme pouvais, et mettre en ligne ma contribution au #4 de l’atelier du tiers.livre, j’ai pris un recueil Poésie/Gallimard d’Yves Bonnefoy et choisi dans « le  chant de sauvegarde »(partie de « Hier régnant désert »)

Tu entendras

Enfin ce cri d’oiseau, comme une épée

Au loin, sur la paroi de la montagne.

Et tu sauras qu’un signe fut gravé

Sur la garde, au point d’espérance et de lumière

Tu paraîtras

Sur le parvis du cri de l’oiseau chancelant.

C’est ici que prend fin l’attente, comprends-tu.

Ici dans l’herbe ancienne tu verras

Briller le glaive nu qu’il te faut saisir.

mercredi, avril 17, 2024

Souffles du matin, poème, musique à l’orée de la nuit



Matin, ciel où dormait du blanc…

À dix heures et demi, avançant vers la place, tournant le coin, trois femmes d’âges divers | dont moi la plus vieille | qui se raclait discrètement la gorge comme le faisons tous en ce moment dans la ville attaquée par les pollens, ont couvert leurs yeux, tourné leur visage, mais pris malgré tout belle bouffée de minuscules petites choses d’un brun d’or envoyées avec entrain par une souffleuse…



le vent nettoyait activement le ciel pour lui rendre son éclat bleu profond



et un oiseau me tentait, en vain…


Repassage mal, refait, mal, tant pis… en reste à quatre chandails, deux pantalons, une robe - et au regroupement de ce qui pourra me servir pour mon escapade familiale de jeudi à dimanche et lundi… au constat que suis bloquée décidément pour répondre au #4 de l’atelier du tiers livre pourtant séduisant, tentant, apparemment évident…à la lecture d’une partie de la moitié des 33 pages d’un article que deux chercheurs ont tiré de leur étude du fonctionnement de Rosmerta, et au feuilletage de quatre livres avant de choisir pour le poème du  jour m’arrêtant finalement à un recueil d’Aurélia Lassaque « Pour que chantent les salamandres » aux Editions Bruno Doucey (merci à celle qui me l’a offert)

Poème en occitan sur la page de gauche, en français sir celle de droite

« Tras los matins verde »

«   An viatjat tras los matins vers

Subre las aguas de l’alla

An virat tantes cops dis los cels clars

An saludadas las milanesa morts del asters

E son tornats al camps pairs

Per centenas

Dis l’amudiment del temps présent,

Los autels del cande matin. »   

Par les matins verts

Ils ont voyagé par les matins verts

Sur les eaux de l’ailleurs,

Ont tourné tant de fois dans les ciels clairs,

Ont salué les innombrables morts des astres,

Et sont rentrés aux champs pauvres

Par centaines

Dans la mutité du temps présent,

Les oiseaux du blanc matin.



Et puis, vers sept heures et demi suis montée vers l’opéra et seulement cette fois au premier balcon |musique de chambre oblige que les Avignonnais ne goûte que médiocrement ce qui amène à fermer les autres | 



pour entendre le quatuor Hanson (fondé en 2023 à Paris, un diapason d’or pour leur. Premier enregistrement consacré à Haydn, le second abordant le XXe siècle ) et la pianiste Célia Oneto Bensaid https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9lia_Oneto_Bensaid (son dernier disque les 18 pièces de Dante de Marie Jaëll pour piano solo) , dans

La version avec quatuor à cordes du concerto pour piano n°2 en fa mineur de Chopin

Le quintette avec piano en mi bémol majeur de Schumann tant aimé


En bis après l’énergie de l’allegro de Schumann, la rêverie délicieuse de l’interlude du poème de l’Amour et de la Mer de Chausson.



Retour sous un vent qui se faisait moins virulent

Et comme c’est très bref (moins de deux minutes), pour entendre un peu ce très jeune quatuor ai trouvé un passage du molto adagio cantante doloroso de Guillaume Lekeu/


mardi, avril 16, 2024

Bouquinistes et libraires - poème du jour

 



En savourant la dernière petite cuillère d’un pot de confiture de pastèque me demandais que faire de ce jour, regardant le tas de repassage et pensant que n’avais pas encore sorti de tenue d’été renâclais, dans le souvenir des robes d’été croisées dimanche je regardais tout ce qui devait leur faire place dans la penderie… et en ai trouvé une qui n’avait pas aux premiers froids rejoint ce qui dort, en petite pagaille brigetounienne dans les housses, l’ai bravement enfilée, mais sur un collant noir épais et sous un chandail… ce dont me suis félicitée quand, décidant que la petite heure de marche mettrait mon crâne en mouvement, suis sortie pour trouver un ciel qui n’avait plus que quelques zones bleues, une lumière absente, un petit air frisquet…



Au fil des pas me suis ragaillardie, ai cru voir le bleu s’étendre et comme je pensais Paumée la barbe, pas d’idée, vais paresseusement recourir à ma contribution au #2 de l’atelier de tiers livre, comme il s’agissait de librairies, bibliothèques ou bouquinistes, enfin des endroits où trouver pitance littéraire et que je voyais s’ouvrir la rue Carnot avec le bouquiniste (fermé bien entendu.. comme un lundi… d’ailleurs n’y suis jamais entrée, tête tournant à l’idée de de progresser dans ce boyau entre livres pressés les uns contre les autres… débordant en petits cartons posés au sol devant la vitrine pour livres donnés ou soldés à un euro) sauvé par une pétition lorsqu’on a retapé la rue, ai décidé de cueillir images de ce que rencontrais en chemin




à commencer, juste un peu plus loin par la Mémoire du monde…. (j’en parle)




place Saint  Jean le Vieux le bleu régnait presque.. ai continué logiquement par la rue du Vieux Sextier et la Comédie humaine que je redoute un peu parce que lorsque je cherche un livre que bien entendu ils n’ont pas et que je commande dois lutter contre la tentation de circuler et prendre, ce qui se reproduit chaque fois que je passe voir si ma commande est arrivée… parce que non je ne dois pas en ajouter sauf besoin pressant…




Ai enfilé juste après la rue ds Fourbisseurs, passant devant un bouquiniste ouvert et sans intérêt contrairement à Mémoires qui, lorsqu’il est ouvert a, contre le mur d’en face, une table chargée de tentations abordables.




Place Sant Didier, n’ai pas fait le détour par la Médiathèque Cccano, ai continué jusqu’aux Lices, découvrant en passant une librairie d’ancien que n’avais jamais remarqué… librairie  qui ne s’affiche pas ainsi, une étiquette collée sur la porte vitrée indique « Librairie Près de la Fontine, livres anciens et d’occasion, les horaires des quatre jours où « sauf exception » elle est ouverte.


Et après cette trop longue tartine je recopie donc ma trop longue contribution


Caresser et acheter livres


Pourquoi pas vraiment librairies familières

Je pousse très très rarement la porte d’une librairie. Timidité ou refus instinctif de laisser quelqu’un se glisser dans l’intimité de ma rencontre avec un livre. Grand respect à priori pour les libraires les sachants les gardiens mais certitude | me connais ou du moins me connaissais puisque je me corrige | que tout conseil me dissuade. Mais suis attirée par les tables posées devant leurs portes, surtout si elles sont couvertes de livres de poche…. N’étais pas concernée ou ne me sentais pas concernée par la nouveauté; En vérité ne le suis toujours as réellement, me borne à la sympathie pour ceux qui le sont, et parfois à l’amitié curieuse. M’attiraient aussi les tables et rayonnages des librairies de musée (mes livres Beaubourg surtout et des catalogues de la Collection Lambert), du théâtre de la Colline et de la Maison de la Poésie ou les boites des bouquinistes, ces endroits où j’étais certaine d’avoir la paix. Depuis une quinzaine d’années, depuis Avignon ma principale librairie est internet, Amazon le plus souvent pour les occasions, ou pour les livres que la conversation sur le web me donne (me donnait.. veux relire) le désir soudain d’aller voir ce que recouvre tel titre, l’éditeur le plus souvent sûre que je suis que les libraires locaux ne les auront pas..


Un beau cadre

Des tables et vitrines pourtant où trouvais mon miel, occasion ou neuf, et livres de poche bien entendu, mais pas tout à fait ceux qu’on trouvait un peu partout, et sous la garde chaleureuse de belles reliures. Quand n’allais pas visiter les salles de Drouot à l’heure du déjeuner, ni ne m’amusais à dessiner sur l’écran de mon ordinateur, faisais un détour, sur mon chemin vers les galeries du Palais Royal où m’asseoir à la limite de la galerie, sur le sol, les jambes étendues devant moi au soleil du jardin, par la Galerie Vivienne et l’angle entre la branche venant de la rue du même nom et la longue galerie à trésors vers la rue du Faubourg Saint Honoré, fouiller dans les tables au fond, sous la verrière rectangulaire où ils étaient posés verticalement par ordre alphabétique avec juste assez de jeu pour qu’on « feuillette » les volumes en les ramenant vers soi à la découverte des Dickens ou des colloques littéraires chez 10/18 et dans une autre collection dont j’ai oublié le nom « Pauvre Belgique » de Baudelaire, Marivaux en romans, Restif de la Bretonne, d’autres… et la collection de l’Evolution de l’humanité |tous livres qui ont tranquillement pourri dans ma cave et que je regrette | avant de traverser la galerie et d’aller payer le butin du jour au libraire, penché sur des livres de comptes ou autres, à l’entrée de son antre peuplé de livres que je regardais respectueusement derrière les vitres de son local (internet me donne son nom : Jousseaume).


Bouquinistes

Il y avait | je vois sur Google-maps qu’il n’existe plus |près du théâtre de la Bastille l’antre si bourré que j’y entrais rarement me contentant de fouiller dans ce qui débordait sur le trottoir de la rue de la Roquette un merveilleux bouquiniste où j’ai trouvé du mauvais, de l’indifférent et deux recueils de dessins qui à tort ou raison me sont chers | il a son jumeau à Avignon au début de la rue Carnot mais qui sur le trottoir ne dépose que les livres qu’il offre ou solde à un euro | et bien entendu les boites des bouquinistes au début de ma promenade dominicale le long de la Seine, mais quand je voulais chercher des livres je traversais après m’être énervée près du Châtelet devant l’invasion des Poulbot, bérets, mugs tatoués Paris et tours Eiffel, et un grand hangar à livres près de Beaubourg au sous-sol duquel je marchais entre des piles de livres invendus d’où j’ai ramené quelques pépites qui n’existent plus qu’en vague souvenir dans un coin de ma mémoire assortis de souvenirs d’une ambiance souriante.


Une vraie

Pour le plaisir de côtoyer des livres, de fouiner un peu parmi les poches avant que je me laisse avec plaisir, au rebours de mes anciennes méfiances, guider dans mes désirs par les rencontres sur internet vers le besoin urgent de tel ou tel livre plus assurée d’avoir proximité de goût avec ceux qui le conseille que l’étais dans ma vie intérieure et parce que dans mon quartier avignonnais n’y avait que deux librairies d’anciens qui relevaient du rêve et qui ont disparues en même temps que les antiquaires pour faire place aux boutiques de mode déstructurée et onéreuse, ai découvert ici la Fnac | n’étais jamais entrée dans une de ses boutiques parisiennes | pour acheter ordinateurs successifs et appareils photo, ai dérivé vers leur rayon librairie consensuelle et m’en suis, avec petite honte, tenue à elle jusqu’à ce soir où  pour la présentation de deux livres édités par un couple devenu amical me suis retrouvée dans le groupe souriant assis au fond d’un librairie/couloir bellement nommée « la mémoire du Monde », soir qui fut suivi d’autres, où j’ai été conquise par la chaleur des échanges et la gentillesse du couple qui la tenait. Habitude prise de commencer par « y aller voir » avant de chercher où commander le livre pas trop banal que désirais ou pour flâner un peu, titiller ma résistance aux pulsions, échanger quelques mots avec cela ou celle installé.e devant son ordinateur dans l’entrée, et quand j’avais un livre trouvé ou venais chercher celui que j’avais commandé par leur entremise, en attendant qu’elle ou il puisse s’occuper de moi, fouiller dans le casier qui faisait face à leur recoin caisse/ordinateur de l’autre côté de la  porte d’entrée parmi les petits livres de poésie de toutes tailles et apparences… Sottement ai perdu l’habitude depuis qu’ils ont quitté Avignon il y a une dizaine d’années d’y passer, craignant de ne pas trouver la même sympathie pour les deux femmes qui ont pris leur suite et lorsque veux chercher ou commander un livre en « faisant travailler » un libraire j’ai pris un temps l’habitude de « la Comédie humaine » autre adresse avignonnaise qui a souvent une table dans les rencontres militantes auxquelles j’assiste mais ils n’ont quasiment jamais Le livre dont suis en quête, n’ai pas eu même attirance pour eux même s’ils sont charmants et leur belle et grande boutique claire anonymise pour moi les livres et ne leur permet pas d’envoyer les petits messages que m’adressaient ceux qui se pressaient de chaque côté du couloir central de la Mémoire du monde dans les rayonnages et sur les rangées de tables… Il me faut une librairie sombre où les livres prennent presque tout l’espace sous la garde de gentilles personnes pour lesquelles ai un semblant d’amitié.



Pour le poème du jour, je choisis un petit livre orange passant dans « le manchot » de Yannis Ritsos traduit par Gérard Pierrat dans un numéro de « Sud » de septembre 11985 que j’ai trouvé, je crois,  à la Maison de la Poésie d’Avignon avant qu’elle change de nom.

Quatre tables rondes, nues, en travers de la longue salle;

il y tombait une lumière grise, pluvieuse, par la véranda ;

près de la seconde table, l’an absent, presque hostile, était assis le manchot ;

sa main était toute rouge ; il tenait un petit livre orange

le point crucial, c’était qu’on ignorait tout de la suite.


Pardon imploré et félicitations reconnaissantes si etes arrivés jusqu'ici

lundi, avril 15, 2024

Impairs pour ce jour, remparts et Lorca

 


Jour ensoleillé

Jour où me tenais

à côté de moi.

Jour où bataillais

avec le réel.





Jour où les objets

pour tâches ménagères

et même mes yeux,

mon esprit et mon clavier

me faisaient guerre.





J’ai pris mon néant,

ai voulu le secouer,

l’ai paré d’un sourire,

l’ai vêtu d’hiver.

 Je l’ai emmené

voir les remparts les bras nus

les jupes fleuries.




Je ne voyais pas

ce que je photographiais,

la lumière dans les yeux

merveilleuse et sans pitié.

C’était bien


Assise sur les carreaux de terre cuite devant un, puis un autre, puis un autre casier, ai fini par tirer à moi pour le poème du jour -, « la désillusion du monde » de Garcia Lorca et retenu pour le poème du jour sans que la citation soit trop longue, la fin du « Romance Somnambulo » celui qui débute par Verde que te quiero verde. Verde viento. Verdes ramas. dans la traduction d’Yves Véquaud Vert comme je t’aime vert. / Vert le vent. Vertes les branches.


Au rostre du réservoir

se balançait la gitane.

Verte la chair, chevelure verte, 

avec des yeux d’argent froid.

Un glaçon de lune

la soutient sur l’eau.

La nuit se fit intime

comme une petite place.

Ivres des gardes civils

cognaient à la porte.

Vert comme je t’aime vert.

Vert le vent.  Vertes les branches.

Le bateau sur la mer.

Et le cheval dans la montagne.